FONAC - Front des Organisations Nationales Anti-Corruption

Le président du FONAC avec l'un des membres

     Une première rencontre avait eu lieu en 2004 entre les membres du Conseil d'Administration du FONAC et l'association Courants de femmes.
Un début de collaboration avait même permis la réalisation d'un site. Malheureusement le lien s'est peu à peu étiolé, faute de trouver un administrateur compétent. Aujourd'hui, Le site n'est plus autant dynamique mais il continue de servir de moyen de communication pour l'organisation.

     Nous sommes de suite mises au fait de leur récente réussite majeure : une loi anti-corruption a été votée, une première au Bénin, dont ils ne sont pas peu fiers ! Leurs propos reflètent malgré tout la lucidité d'une situation qui n'est pour autant pas résolue. La corruption demeure au Bénin « une gangrène qui empêche le développement du pays. Tout cet argent détourné devrait servir la population ! » s'insurge la vice-présidente Mme IDOHOU Léontine.
Les modes d'interventions du Front des Organisations Anti-Corruption sont divers et vont de la sensibilisation à la formation des membres de l'organisation. Le Front contribue aussi à la prise en charge et à l'élaboration de lois grâce à ses actions de plaidoyer et de lobbying.

Du Forum au FONAC

     Le Forum de Mobilisation de la Société Civile contre la Corruption s'est tenu en mars 1998 et a réuni le gouvernement, la société civile et les partenaires au développement dans un même objectif : la lutte contre la corruption et les autres formes de malversation économique. Mais très vite, les acteurs de société civile ont souhaité s'organiser en un groupement autonome et indépendant du gouvernement.
Aujourd'hui, le FONAC travaille aux côtés d'un organisme étatique : la Cellule de Moralisation de la Vie Publique (CMVP), mais ils insistent sur l'indépendance absolue de leur organisation, indispensable à l'efficacité et à la crédibilité de leur action. Ce réseau qui réunit 54 ONG de la société civile bénéficie de soutiens ponctuels sur des projets précis (PNUD, USAID).
Afin de renforcer les compétences de ses membres, le FONAC a souhaité participer à un projet d'échanges avec d'autres pays. Financé par L'OSIWA (Organisation pour les initiatives de société en Afrique de l'Ouest), des membres du collectif se sont rendus à Vienne, à Washington, au Kenya et en Afrique du Sud dans le but d'échanger sur leurs expertises et stratégies d'action pour enrayer la corruption.

Qui punit qui?

     Le FONAC entend « jouer un rôle de pression et de harcèlement sur toutes les composantes de la Nation, notamment sur l'Autorité Publique, dans la lutte contre la corruption, en s'appuyant sur la force indéniable de l'opinion publique ».
Le plaidoyer en direction des députés a ainsi permis le vote de la loi anti-corruption, qui a été promulguée par le chef de l'Etat le 12 octobre 2011.

     Grâce à l'Agence Internationale Américaine pour le Développement (USAID), le FONAC est aussi soutenu financièrement dans ses projets de sensibilisation des populations dans tous les secteurs d'activité.
D'autre part, « Au Bénin, le 8 décembre c'est la journée de lutte contre la corruption ! ». M. Elias, porte-parole du FONAC constate ainsi un acquis non négligeable pour une plus grande sensibilisation des béninois à cette question. Cette journée est institutionnalisée et le plus grand nombre bénéficie ainsi d'informations sur leurs droits en matière de corruption. Par ailleurs, toutes les activités du FONAC font l'objet d'émissions de radio ou de débats télévisés.
Enfin, chaque période électorale est un moment clé pour l'organisation qui œuvre à la sensibilisation des populations de manière massive et à la surveillance des bureaux de vote. Le Front s'est battu pour obtenir sa place à la CENA qui est l'organe de contrôle des élections, c'est d'ailleurs la seule organisation de la société civile représentée.

     « L'achat des consciences est créé par la pauvreté » poursuit M. ELIAS. C'est pourquoi le FONAC organise régulièrement des conférences de presse ayant pour but d'informer la population. Un affront qui vaut à son porte-parole comme à ses membres de subir des pressions et d'être régulièrement assignés en justice pour diffamation. M. ELIAS a jusqu'à présent gagné tous ses procès, et s'acharne à publier annuellement un Livre Blanc de la corruption au Bénin. De plus, le FONAC a été à l'initiative de la création de concertations des acteurs de la lutte contre la corruption (réunion de OSC pour réfléchir sur les dossiers brûlants).

     Enfin, la société civile béninoise sollicite aussi le FONAC sur des problèmes en lien avec le foncier. En effet, malgré la vote de la loi sur le foncier rural, des béninois se font toujours exproprier sans raison et sans dédommagement.

Perspectives futures

     Maintenant que la loi a été votée, la structure souhaiterait la vulgariser afin que le plus grand nombre connaisse ses droits. Un projet de traduction de celle-ci dans toutes les langues du pays est en cours. Ce document viendrait en complément d'une campagne d'affichage et de sensibilisation dans toutes les régions du pays.
Le FONAC espère ainsi que la loi (qui protège le dénonciateur), incitera davantage les béninois à participer à l'arrêt de ces pratiques. Et qu'ils cesseront ainsi de dire « Nous voyons mais nous sommes obligés de fermer les yeux ! ».

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.