Le ROAFEM est né le 29 septembre 2010 avec le soutient de l'ONUSIDA suite au constat suivant : jadis plus épargnées, les femmes grossissaient de plus en plus les rangs des malades du sida et sont aujourd'hui les premières touchées par la maladie. Le taux de prévalence est en moyenne de 1.2% au Bénin. Il s'élève à 1.5% pour les femmes, contre 0.8% pour les hommes. Ce renversement de tendance s'explique par la crise sociale et financière qui touche le Bénin, mais aussi par la prédisposition de la morphologie féminine, sans oublier leur statut inférieur dans la société béninoise. Les populations féminines à risque, comme les prostituées, sont particulièrement touchées : environ 27% des travailleuses du sexe sont touchées par la maladie.
Le ROAFEM compte une quarantaine d'ONG membres à travers le pays et axe ses activités autour de la prévention, à la base de toute action. Ainsi depuis trois ans, les Journées Mondiales de lutte contre le sida sont l'occasion pour l'ONG de se rendre visible dans le pays et de promouvoir des actions de sensibilisation et de dépistage. Lors de la dernière session, 1000 personnes furent dépistées, et trois d'entre elles, dont le test fut positif, furent dirigées vers des centres spécialisés.
Le conseil d'administration du ROAFEM compte 9 membres, ainsi que 2 commissaires au compte, chacun issus d'une association membre. Nous sommes accueillies par Justine ADJAVON, la secrétaire générale adjointe de l'ONG dans les locaux provisoires attribué à titre gracieux par le docteur Aissi à Cotonou.
Le ROAFEM est né de la volonté de fédérer les différentes actions qui œuvrent pour réduire le nombre de malades du VIH/sida et surtout l'augmentation du nombre de femmes atteintes. Pour l'ONG, une action efficace pour enrayer l'épidémie passe nécessairement par une synergie d'actions entre les associations partenaires.
Pour cela, le ROAFEM souhaite renforcer le leadership féminin afin de permettre aux femmes de prendre en main les actions de façon indépendante. A terme, les actions menées doivent conduire à définir une réponse spécifique et adaptée à la maladie. Enfin, grâce à l'activité de plaidoyer mise en place, le ROAFEM a également pour but de mobiliser des fonds pour les actions des ONG partenaires.
Les activités de sensibilisation et de dépistage du ROAFEM se passent principalement à Porto Novo, capitale économique du Bénin. En parallèle, l'association organise des séminaires sur l'appropriation de la politique genre par les membres, dans le cadre de l'Agenda National en faveur de la fille et de la femme et grâce à l'appui d'ONUSIDA.
A l'heure actuelle, le ROAFEM travaille sur la prise en charge du VIH/sida en tentant de regrouper tous les problèmes rencontrés par les associations membres et permettre ainsi de trouver différentes solutions pour y remédier de manière effective. Afin de parvenir à cet objectif, il est essentiel de commencer par impliquer le planning familial béninois dans la sensibilisation à la maladie de façon automatique.
Le ROAFEM bénéficie d'un appui financier de l'ONUSIDA et de l'association américaine IntraHealth qui va appuyer le programme de mutualisation des actions avec le planning familial. Le GIZ (coopération allemande) offre un appui technique sur l'élaboration de documents et la mobilisation de ressources pour les trois ans à venir.
Lui même un réseau, le ROAFEM fait également partie du CNLS (Comité National de Lutte contre le Sida, gouvernement béninois) et du SWAA (Society of Women and AIDS in Africa).
Dans les mois à venir, le ROAFEM souhaiterait augmenter le nombre de ses partenariats afin de renforcer son action. L'association veut aussi finaliser au plus vite son plan stratégique et son plan de mobilisation de ressources, mais aussi accroitre sa visibilité afin d'assurer une réponse au problème du VIH/sida.