Association Kebayina des Femmes du Burkina

  • 01 BP 3146
    Ouagadougou 01
    Burkina Faso

     Le 12 mars, nous avons retrouvé Mme Assita Zoungrana, la trésorière adjointe de Kebayina que nous avions rencontrée la veille au cours du mariage collectif de Lougsi. Nous avons également rencontré Mariama Saba, la secrétaire générale de l'association et Clarisse Ouedraogo, responsable des activités culturelles et sociales.

     Les neuf membres du bureau de l'Association Kebayina des Femmes du Burkina se sont officiellement constituées en association en 1996, mais cette organisation était « depuis longtemps en gestation ». Issues de milieux sociaux et de secteurs professionnels très variés (santé, éducation, finances, administration…), les 500 femmes qui militent dans l'association partagent le même objectif : faire changer le statut de la femme. Pour elles, celui-ci est écrasé par les « pesanteurs socio-culturelles » qui se traduisent par un fort taux d'analphabétisme, de nombreux cas de violences dans les foyers (psychologiques comme physiques), des conditions sanitaires déplorables…

Sensibilisations et formations auprès des couches les plus défavorisées

     Les femmes de Kebayina entendent contribuer à « enrayer les pratiques et les idées rétrogrades qui entravent l'épanouissement de la femme ». Elles proposent donc des sensibilisations autour des problèmes d'éducation, de santé, de nutrition, d'environnement et de citoyenneté. Ce sont les « femmes à la base », celles qui sont mères au foyer et qui travaillent le plus souvent dans le secteur informel qui sont touchées par ces sensibilisations. L'association est donc implantée en milieu rural, dans cinq provinces : le Kadiogo, le Boulkiemdé, le Houet, le Yatenga et le Sanmatenga.
Des cours d'alphabétisation et des formations techniques sont également dispensés par les membres de l'association pour permettre aux femmes de développer des activités génératrices de revenus (AGR).

Une multitude de projets

     L'association Kebayina fonctionne sur fonds propres, grâce aux cotisations de ses membres. Mais Kebayina peut compter sur l'engagement de ses membres, toutes bénévoles, pour trouver de nouvelles activités :

  • Créer un lieu de restauration à Ouagadougou qui soit sain et à coûts réduits ;
  • Ouvrir une mutuelle de santé et un dépôt pharmaceutique pour vendre des médicaments à un prix social ;
  • Développer d'autres AGR pour permettre à certaines membres au chômage de se prendre en charge ;
  • Implanter le siège de l'association sur un terrain à Loumbila.

Le 8 mars, une journée de réflexion

     Tous les 8 mars, les femmes de Kebayina organise des conférences sur des thèmes d'actualité. Ce 8 mars, elles avaient choisi la corruption.

     La Journée de la Femme doit être à la fois un jour de fête, pour célébrer les acquis en matière de droits des femmes, mais aussi et surtout, une journée de réflexion. Depuis que « les femmes ont pris conscience que leur devenir dépendait de la lutte qu'elles mènent », de nombreux changements ont été acquis mais il reste que le 8 mars doit être l'occasion pour les femmes de mieux définir leur rôle social, économique et politique et de mieux évaluer leur « participation pleine, active et consciente au développement social, économique et culturel de leur pays ».

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.