Nous sommes arrivées à Ziga mardi 24 février 2004 en début de matinée. Nous avons alors été accueillies par une soixantaine de femmes du village. Assises sur des bancs à l'ombre, elles nous ont écouté présenter les objectifs de Courants de Femmes avant de nous parler de leurs groupements et de nous présenter leurs doléances. Les femmes ont dansé et chanté pour nous souhaiter la bienvenue. Elles étaient ravies de notre visite parce que cétait aussi pour elles l'occasion de toutes se rassembler. Et, pour nous remercier dêtre venues les rencontrer, elles nous ont offert trois kilos de cacahuètes et un poulet vivant.
Ziga est un village de 5000 habitants, situé à 25 kilomètres de Ouahigouya, dans le département de Oula. Le village possède un CSPS (Centre de Santé et de Promotion Sociale) et deux écoles primaires de six et trois classes. Les élèves doivent ensuite aller au collège Ouahigouya ou à Oula où un collège a été ouvert l'année dernière.
Le village n'est pas encore électrifié mais possède deux plaques solaires. Un projet délectrification du village est actuellement étudié par SINCO.
Les femmes de Ziga ont toutes des activités de petit commerce : vente d'arachides, de beignets, de charbon… et se réunissent par quartier au sein de groupements.
Chaque groupement possède un champ collectif, donné par le village, où les femmes cultivent des arachides, des haricots, du mil et du sésame. Les produits récoltés sont ensuite vendus à Ziga et les bénéfices permettent d'alimenter la caisse commune du groupement ainsi que celle de l'Union des groupements.
Les sommes ainsi récoltées sont utilisées pour les « problèmes sociaux » : soutien aux familles dont un des enfants est malade, aide aux activités de petit commerce…
Depuis quatre ou cinq ans, la pluviométrie étant mauvaise, les champs collectifs ne rapportent plus rien et la boutique qui appartenait à l'Union des groupements a dû être fermée. Les femmes ont essayé de mettre en place une savonnerie, mais ce projet a échoué, faute de moyens.
Par ailleurs, certaines femmes de Ziga ont pu bénéficier de formations en alphabétisation et de sensibilisations sur la santé des enfants, organisées par des ONG internationales. Toutes ont conscience de l'importance de l'alphabétisation pour mener leurs activités de petit commerce et des conseils donnés sur l'alimentation des enfants. Mais elles déplorent le manque de moyens qui les empêche de bien nourrir leur famille.
Les femmes souhaiteraient réunir suffisamment d'argent pour construire une Maison des Femmes où elles pourraient se réunir. Pour le moment, à Ziga, il n'existe qu'une Maison des Hommes, dont la construction a été financée par le fonds du groupement villageois qui réunit aussi bien des hommes que des femmes
Les femmes désirent aussi mettre en place un centre nutritionnel à destination des enfants. Enfin, elles voudraient acquérir du matériel pour mieux cultiver leurs champs collectifs.