Réunion de membres d'ESSEM
Le 12 février 2003, nous avons rencontré plusieurs femmes de l'ESSEM, dans la cour de la concession qui sert de siège social à l'association. La présidente, Mme Assa Kansaye, et la secrétaire générale Toumoutou Ouolo Guem, entourées par une douzaine d'autres membres de l'association, et par quelques jeunes filles formées par ESSEM, nous ont raconté comment s'est mise en place cette structure de soutien aux aides familiales.
ESSEM alphabétise également les jeunes filles qui leur en font la demande, comme ces petites commerçantes de Mopti
De nombreuses jeunes filles, entre 13 et 20 ans, quittent les villages bozos des environs pour venir à Mopti dans le but d'apprendre le bamanan et/ou de s'y constituer leur trousseau de mariage. La plupart ne restent pas plus d'un an à Mopti : certaines partent ensuite pour Bamako ou Ségou, tandis que d'autres rentrent dans leur village pour s'y marier. Souvent sans repère et sans aucune connaissance des modes de vie urbains, les jeunes aides familiales vivent chez de « grandes logeuses ». Sensibles aux difficultés des jeunes filles, nombre de ces logeuses ont constitué une association pour leur venir en aide. ESSEM existe depuis 1997 et rassemble aujourd'hui 53 personnes dont la moitié sont des logeuses de domestiques. L'association possède cinq centres de formations à Mopti et dans sa banlieue où interviennent une dizaine de formatrices.
Les classes d'alphabétisation organisées par ESSEM
Nous avons assisté à deux cours d'alphabétisation en bamanan. A la fin de leur journée de travail, fatiguées mais très motivées, une trentaine de jeunes filles se rassemblent dans les cours des maisons des membres de l'association. Sous la faible lumière d'un néon, elles lisent sur le tableau les syllabes et les mots écrits en bamanan. Il est plus de 22 heures quand elles rentrent se reposer. ESSEM dispense également des cours d'alphabétisation auprès de filles non scolarisées du quartier.
Dans leurs discours, ces jeunes filles disent vouloir « aller de l'avant », et continuer la formation jusqu'à ce qu'elles puissent bien lire, écrire et compter pour pouvoir tenir leur propre petit commerce.
La présidente de Djiggi Sémé
A Sévaré, Mme Gariko Toulay Gariko préside l'association Djiggi Sémé depuis sa création, en 1995. Les activités de Djiggi Sémé , qui compte environ 25 membres, sont similaires à celles que mènent l' ESSEM à Mopti. Si à Sévaré, les jeunes filles ne font ni bogolan ni transformation de déchets plastiques, elles sont cependant formées à la savonnerie et au tricotage en plus des différentes sensibilisations et des cours d'alphabétisation. Par ailleurs, les membres de Djiggi Sémé s'occupent aussi d'imprégner des moustiquaires.
Bien souvent, les deux structures travaillent de concert. Toutes deux ont été formées par Mme Urbain, la présidente de l' APAF (Association d'Appui à la Promotion des Aides Familiales) à Bamako. Djiggi Sémé a également pour partenaires Save the Children, AVES et Action Mopti.