ESSEM - Association pour l'Emploi, la Sécurité et la Santé de la Mère et de l'Enfant

  • Quartier Mossinkoné
    BP 169
    Mopti
    Mali
  • (223) 243 03 27
  • Dernière rencontre : Février 2004

Réunion de membres d'ESSEM

     Le 12 février 2003, nous avons rencontré plusieurs femmes de l'ESSEM, dans la cour de la concession qui sert de siège social à l'association. La présidente, Mme Assa Kansaye, et la secrétaire générale Toumoutou Ouolo Guem, entourées par une douzaine d'autres membres de l'association, et par quelques jeunes filles formées par ESSEM, nous ont raconté comment s'est mise en place cette structure de soutien aux aides familiales.

Contexte et création de l'association

ESSEM alphabétise également les jeunes filles qui leur en font la demande, comme ces petites commerçantes de Mopti

     De nombreuses jeunes filles, entre 13 et 20 ans, quittent les villages bozos des environs pour venir à Mopti dans le but d'apprendre le bamanan et/ou de s'y constituer leur trousseau de mariage. La plupart ne restent pas plus d'un an à Mopti : certaines partent ensuite pour Bamako ou Ségou, tandis que d'autres rentrent dans leur village pour s'y marier. Souvent sans repère et sans aucune connaissance des modes de vie urbains, les jeunes aides familiales vivent chez de « grandes logeuses ». Sensibles aux difficultés des jeunes filles, nombre de ces logeuses ont constitué une association pour leur venir en aide. ESSEM existe depuis 1997 et rassemble aujourd'hui 53 personnes dont la moitié sont des logeuses de domestiques. L'association possède cinq centres de formations à Mopti et dans sa banlieue où interviennent une dizaine de formatrices.

Activités

  • Dans un premier temps, l'association s'efforce de recenser toutes les aides familiales. Pour cela, elle s'est faite connaître dans la ville, notamment auprès de tous les grands logeurs de Mopti. Aujourd'hui, ESSEM travaille également avec les autorités.
  • ESSEM entend soutenir les jeunes filles dans leurs relations avec les employeurs . L'association veille au respect de leurs horaires de travail et du paiement de leur salaire. Elle intervient en cas de conflit et aide à résoudre les différends à l'amiable. C'est uniquement en cas de violences qu'ESSEM engage directement les autorités judiciaires dans l'affaire.
  • Les jeunes filles venues de la brousse sont prises en charge par l'association qui leur propose de nombreuses formations . Dans un premier temps, elles apprennent à cuisiner et à faire la lessive, connaissances indispensables à leur emploi. Une ONG allemande a également fourni à ESSEM le matériel nécessaire à la confection de bogolans. Les jeunes filles sont donc également formées à cette technique. ESSEM a par ailleurs suivi une formation organisée par les Peace Corps américains en transformation des déchets plastiques. Elles peuvent ainsi fabriquer des petits porte-monnaie, des porte-clés, des ballons…qu'elles vendent pour alimenter le compte associatif.
  • L'ONG Save the Children est le principal bailleur d'ESSEM : leurs financements ont permis de fournir le matériel informatif et éducatif, de payer les déplacements et les indemnités des formatrices pour toutes les sessions de sensibilisation ainsi que les cours d'alphabétisation. Les aides familiales sont ainsi sensibilisées aux MST, à la santé de la reproduction et aux difficultés liées à la migration. Avec l'intervention d'Action Mopti et de AVES (Avenir Enfance Sahel) , les femmes de l'association ont pu recevoir des médicaments pour soigner dans l'urgence les jeunes filles blessées et suivre des formations sur l'importance de la nivaquinisation contre le paludisme.

Les classes d'alphabétisation organisées par ESSEM

     Nous avons assisté à deux cours d'alphabétisation en bamanan. A la fin de leur journée de travail, fatiguées mais très motivées, une trentaine de jeunes filles se rassemblent dans les cours des maisons des membres de l'association. Sous la faible lumière d'un néon, elles lisent sur le tableau les syllabes et les mots écrits en bamanan. Il est plus de 22 heures quand elles rentrent se reposer. ESSEM dispense également des cours d'alphabétisation auprès de filles non scolarisées du quartier.
Dans leurs discours, ces jeunes filles disent vouloir « aller de l'avant », et continuer la formation jusqu'à ce qu'elles puissent bien lire, écrire et compter pour pouvoir tenir leur propre petit commerce.

Djiggi Sémé « Redonner l'espoir »

  • Quartier Sévaré II, rue 3
    BP 10
    Sévaré - Région de Mopti
    Mali
  • (223) 679 38 71
  • Dernière rencontre : Février 2004

La présidente de Djiggi Sémé

     A Sévaré, Mme Gariko Toulay Gariko préside l'association Djiggi Sémé depuis sa création, en 1995. Les activités de Djiggi Sémé , qui compte environ 25 membres, sont similaires à celles que mènent l' ESSEM à Mopti. Si à Sévaré, les jeunes filles ne font ni bogolan ni transformation de déchets plastiques, elles sont cependant formées à la savonnerie et au tricotage en plus des différentes sensibilisations et des cours d'alphabétisation. Par ailleurs, les membres de Djiggi Sémé s'occupent aussi d'imprégner des moustiquaires.
Bien souvent, les deux structures travaillent de concert. Toutes deux ont été formées par Mme Urbain, la présidente de l' APAF (Association d'Appui à la Promotion des Aides Familiales) à Bamako. Djiggi Sémé a également pour partenaires Save the Children, AVES et Action Mopti.

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.