La secrétaire exécutive de GAIE/Femmes
Nous avons rencontré Mme Kandji Issabre, secrétaire exécutive de l'ONG GAIE/Femmes ainsi que deux autres membres de l'association, le 6 janvier 2004 dans le quartier de la Cité des 300 Logements. Elle a vivement accepté notre proposition de formation en html et s'est révélée être très douée. Nous l'avons revue en août 2005 et, à cette occasion, nous leur avons fait faire une petite révision du cours HTML afin d'actualiser leur site. En raison d'un problème de mise en ligne, le site n'avait pu être mis à jour. C'est pourquoi nous l'avons revue pendant l'été 2006. Nous en avons aussi profité pour faire son portrait.
GAIE/Femmes est une ONG à but non lucratif créée le 21 janvier 1992 par un groupe de jeunes d'horizons divers et soucieux du devenir des femmes et des enfants. Membre de plusieurs organisations nationales et internationales (AWID, FIAN, Groupe Pivot Santé, RIOD, Earth Action...), GAIE/Femmes œuvre pour la défense des droits des femmes et des enfants, ainsi que pour la protection de leur intégrité physique et morale. C'est une association de type coopératif qui recherche la rentabilité économique et sociale au profit des femmes ; elle vise à aider ces dernières à se prendre en charge et à s'émanciper.
GAIE/Femmes a le statut consultatif spécial auprès d'ECOSOC aux Nations Unies.
Contribuer à la promotion socio-économique de la femme et de l'enfant à travers :
GAIE/Femmes a un champ d'action assez étendu puisqu'elle intervient dans des domaines aussi divers que l'hydraulique, le micro-crédit, l'alphabétisation, l'agriculture, l'aviculture, la prévention sanitaire…
Elle compte notamment parmi ses bénévoles un ingénieur agronome, un administrateur, une économiste, deux médecins, un juriste, un chimiste, deux ingénieurs en génie rural, un vétérinaire, qui appuient GAIE/Femmes dans l'élaboration et l'exécution des projets ainsi que dans les formations.
L'Assemblée Générale compte 32 membres, majoritairement des associations. Le bureau est composé de 9 membres. L'association compte 5 conseillers bénévoles. Tous les membres exercent une profession en parallèle.
La médecin du centre de santé de Sabalibougou
Le quartier de Sabalibougou est un quartier pauvre du sud de Bamako. La population de ce quartier s'est adressée à GAIE/Femmes afin que l'ONG les aide à obtenir les financements nécessaires à la construction d'un centre de santé communautaire. C'est l'ambassade du Canada qui a financé ce projet. Le centre a été construit en 2000 et aujourd'hui, il n'y a toujours pas de clôture, ni d'eau potable, ni d'électricité. En fait, il y a un robinet « pas trop loin « et des plaques solaires qui permettent de faire fonctionner une ampoule la nuit en cas d'accouchements. Mais le centre ne peut assurer de gardes de nuit… En 2006, GAIE/Femmes a contacté l'AWDF afin d'équiper ce centre. Le projet est en cours.
Nous avons rencontré une des médecins du centre qui nous a expliqué son fonctionnement. Les accouchements coûtent 2000 F CFA et les tests de dépistage du VIH/SIDA sont gratuits pour les femmes enceintes. Les campagnes de vaccination pour les enfants qui ont lieu une fois par semaine sont gratuites et sont l'occasion pour les médecins d'informer les populations en matière d'hygiène sanitaire et alimentaire. D'après la médecin, les femmes du quartier commencent à comprendre l'importance des visites prénatales.
Bintou, vendeuse de boissons rafraîchissantes
Le projet vise à permettre à ces enfants d'exercer une activité génératrice de revenus, à maîtriser un métier et à les alphabétiser ainsi qu'à identifier d'autres enfants vulnérables.
Pour cela, GAIE/Femmes organise des formations à divers métiers (souvent petits commerces) et aide les enfants à s'installer à leur propre compte, notamment en leur offrant du matériel de base et en leur apprenant des techniques de gestion et de commercialisation. Elle assure également un suivi psycho-social des enfants victimes de trafic ou vulnérables.
Nous avons eu l'occasion de rencontrer Bintou, une jeune fille d'une vingtaine d'années, aujourd'hui installée chez un parent dans le quartier de Kalabankoro à Bamako. GAIE/Femmes lui a donné un réfrigérateur qui lui permet de subvenir à ses besoins grâce à la vente de boissons fraîches. Avant d'être interceptée par le gouvernement malien, Bintou a travaillé en tant que bonne et dans des bananeraies en Côte d'Ivoire. Ces parents étaient d'origine très modeste et l'avaient laissée partir avec des personnes ayant promis de la former au petit commerce, ce qui lui aurait permis d'envoyer de l'argent à sa famille… Bintou garde un souvenir très amer de ses années en Côte d'Ivoire, d'où elle a « ramené » un fils.
Les résultats du projet sont encourageants, puisqu'en 2006, tous les enfants aidés par GAIE/Femmes sont restés au Mali et poursuivent leurs activités. Le ministère a d'ailleurs recontacté l'association pour reconduire une action de réinsertion des enfants victimes de la guerre et du trafic.
Contactée par l'association de femmes d'un village de la région de Koulikouro (à 160km de Bamako), GAIE/Femmes a travaille à la construction d'un centre de santé communautaire dans ce village, en partenariat avec CENFACS. Comme à chaque fois qu'elle réalise un projet, l'association a également mis en place un volet d'alphabétisation et d'information (MST, MGF). Le centre a été inauguré le 22 mars 2008 en présence du Ministre de la Santé malien. Ce dernier a exprimé sa joie de voir un partenariat entre des groupements locaux et une ONG de la capitale couronné de succès. Une infirmière, un médecin et une sage femme sont déjà en poste et plusieurs internes doivent arriver d'ici quelques mois. De nombreux autres centres sont en projet et si les fonds sont suffisants, l'action de GAIE Femmes dans ce domaine durera encore longtemps.