Madame Fatima Bagayoko, la présidente de Promo Femme, nous a reçues dans son centre de formation en janvier 2004. La rentrée n'étant qu'en février, nous n'avons malheureusement pas pu y rencontrer d'élèves. Nous avons entamé une formation à la programmation web avec deux membres de l'association, Maryam et Oumou.
Nous les avons revues en 2005 mais l'ordinateur était en panne, nous avons donc principalement discuté des changements et des nouveaux projets. La présidente fait également partie du conseil d'administration de la Maison de la Photo de Bamako.
A ses débuts, cette ONG de formation féminine menait des activités de couture, de teinture et de fabrication de bogolan. Par la suite, les centres de confection se sont multipliés, et il est devenu nécessaire de s'orienter vers d'autres domaines, notamment ceux qui étaient jusque là réservés aux hommes. Promo Femme a alors décidé de se tourner vers la photographie, l'art audiovisuel et le marketing. Comme nous l'a dit Mme Bagayoko, « on est toujours là pour initier d'autres formations ».
Les jeunes filles qui fréquentent le centre sont généralement issues de famille à revenu modeste, et les filières de formation qui s'offrent à elles sont souvent en nombre insuffisant. Promo Femme constitue donc une alternative aux filières dites « traditionnelles ».
Depuis 1996, 150 jeunes femmes ont été formées. Les moyens manquent, mais chaque année, six à huit jeunes filles qui ont suivi les cours de Promo Femme sont acceptées à Helvetas Mali, un institut de perfectionnement mixte en photographie.
Au sein de cette ONG, quatre personnes sont salariées : la directrice, la responsable des études, une secrétaire et un aide formateur.
Un partenariat a été instauré avec l'ORTM qui leur envoie des formateurs.
Les promotions se composent d'une trentaine de jeunes filles. La formation dure un an et le montant de la scolarité peut varier de 3000 à 7 500 F CFA/mois. De nombreuses jeunes filles ne pouvaient couvrir ces frais. Un partenariat a donc été établi avec certaines mairies qui ont pris en charge la scolarité de quelques jeunes filles de leur commune. Ce projet a été accepté pour deux ans.
Par ailleurs, en 2002, un projet d'alphabétisation fonctionnelle a été mené parallèlement à la formation en audiovisuel.
A la fin de la formation, la plupart des jeunes filles travaillent à leur compte, mais certaines sont salariées dans les services publics, dans des ONG… tandis que d'autres réalisent des publicités radiophoniques ou encore travaillent pour le compte du Ministère de la Culture ou d'associations féminines.
Lors de la rencontre en 2005, Madame Fatima Bagayoko nous a raconté le parcours de quelques-unes des jeunes filles qui sont sorties de l'école : certaines travaillent à l'ORTM (Office de la Radio et de la TV Malienne), d'autres dans les mairies du district, une autre travaille avec World Press... En général, les filles arrivent à trouver du travail et gagnent un salaire qui leur permet d'être indépendante. Elles sont de plus en plus reconnues dans une profession jusqu'alors réservée aux hommes.
Le Musée National a demandé à l'ONG de réaliser un fonds documentaire qui lui permettrait de vendre des photos à l'étranger. La directrice projette par ailleurs de créer une Agence Photo en vue d'aider les jeunes filles photographes au chômage et de développer la partie audio de la formation.
L'association qui loue ses locaux tente d'obtenir un terrain auprès de la mairie. Elle a pour projet de contruire un centre de formation, ce qui lui permettrait d'avoir plus de crédits auprès des bailleurs de fonds.