Mme Niang
« L'éducation des filles est un outil efficace de développement social (
)
Un placement à long terme dont le rendement est exceptionnellement élevé. »
Kofi ANNAN
Lors de notre rencontre initiale en 2003, nous avons été reçues par Mme Niang au siège de l'antenne de l'association à Fatick puis à son domicile, où nous lui avons proposé une initiation à la programmation web. C'est pendant notre deuxième rencontre en février 2006 que Mme Niang a suivi notre formation blog qui lui a permis de gérer la présence web du CNEPSCOFI plus facilement. En juillet 2009, pour notre troisième rencontre avec Mme Niang qui nous a accueillies très chaleureusement, nous avons pu constater que l'association s'était dotée d'un site web mais aussi que le blog créé avec Courants de Femmes avait permis de lier un partenariat avec une association de Grenoble. Mme Niang a donc remercié très vivement l'association pour avoir aidé le CNEPSCOFI à être visible sur internet.
Cette association a été créée en 1995, suite au constat avéré de sous-scolarisation des filles au Sénégal. Un forum a en effet été organisé à Fatick, par le gouvernement, dans le but d'encourager l'inscription des filles à l'école. Trente enseignantes de Fatick se sont donc regroupées en un comité d'initiatives pour réfléchir à ce problème. Un appel a été lancé dans ce sens par l'intermédiaire de chaque inspecteur départemental, et les enseignantes des autres régions ont suivi la même démarche et se sont investies dans ce projet. Le message a également été relayé par les médias : journaux, radios etc.
En 1997, les enseignantes de Fatick ont appelé l'ensemble de ces comités à se réunir pour une assise nationale afin d'échanger leurs expériences et d'harmoniser leurs interventions afin :
Et ceci dans le but d'établir un plan d'action national et de créer un Comité National des Enseignantes pour la Promotion de la SCOlarisation des FIlles. A l'issue de ces assises, Mme Niang Ly a été élue présidente nationale. Aujourd'hui, il existe 43 Comités départementaux regroupant 2500 enseignantes et plus de 7200 filles et 11 comités régionaux.
En 2008, l'association a fêté ses 10 ans d'existence à Dakar au Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES) en présence de Mme Wade, du ministre de l'éducation et de celui de la famille. Chaque comité départemental avait envoyé 30 enseignantes. Un bilan assez positif avait été dressé mais du travail reste encore à faire. C'est pourquoi un atelier de planification stratégique pour la période 2008-2011 avait été mis en place. En effet même si des améliorations ont eu lieu, la scolarisation des filles nécessite toujours l'implication d'associations.
Cette même année, le CNEPSCOFI a obtenu un local dans la commune de Fatick pour son siège national mais l'association n'a pas suffisamment de moyens pour pouvoir meubler correctement le siège pour l'instant. Le siège était donc toujours en cours d'installation quand nous sommes allées à Fatick.
En 2009, l'association a renouvellé l'ensemble des bureaux régionaux. Le comité national a supervisé ce renouvellement dans un souci de transparence, garantie d'une bonne gouvernance et d'une association bien gérée. L'absence d'un véhicule appartenant à l'association n'a pas empêché ce travail d'observation mais a entraîné des frais importants en taxi qui auraient pu être réduits avec un véhicule de fonction.
Jeunes villageoises avec leur mère aux environs de Fatick
Le CNEPSCOFI reçoit des financements ou un appui pour certains projets des organismes suivants :
Le CNEPSCOFI est partenaire de SOS Village d'Enfants dans le cadre d'un programme de renforcement de la famille qui concerne 500 enfants.
Mme Niang voudrait nouer des partenariats avec des associations semblables à la sienne travaillant dans la sous-région, particulièrement au Mali et au Burkina.
Les résultats sont très encourageants, puisque le taux brut de scolarisation des filles au Sénégal était en 1995 de 46,6% et était de 83% en 2006. Les efforts n'ont donc pas été vains, mais « il reste encore beaucoup à faire », confie Aïssatou Ly Niang, présidente du CNEPSCOFI.
En 2009, l'association comptait installer de nouvelles cellules dans de petites localités car ce sont dans ces lieux que les filles sont le plus souvent déscolarisées.
Les moyens d'action du CNEPSCOFI et de ses comités régionaux sont bien établis désormais mais l'association connaît des problèmes de logistiques qui peuvent être un obstacle à leurs actions. C'est surtout un défaut d'équipement pour les sièges régionaux et le siège national que déplore Mme Niang. Les cotisations annuelles et l'achat de la carte de membre ne suffisent pas à couvrir les frais de structure et en même temps à financer les projets. De plus certaines zones sont assez inaccessibles ce qui freine l'action du CNEPSCOFI.
Un autre problème provient de la faible présence du CNEPSCOFI dans l'enseignement moyen et secondaire qui limite le suivi des filles qui réussissent à l'entrée en sixième.