Caisse de santé de Baba Garage

     La caisse de santé de Baba Garage a été créée en 1960. Elle comprend une consultation pour les femmes qui assure notamment les soins prénataux (et fait également office de maternité) et une consultation pour hommes et femmes qui traite des problèmes de santé « classiques ».

Financements

     La caisse de santé reçoit des aides financières du Redibe et de l'APSAP, association bordelaise de professionnels de la santé qui leur a fourni par le passé des médicaments. Enfin, la coopération belge a financé le bâtiment qui accueille la consultation mixte et a fourni une moto qui permet à l'infirmier de se rendre dans les villages alentour en cas d'urgence. La principale source de financement réside dans la revente de médicaments génériques. Les consultations ne coûtent que 200 F CFA aux malades, ce qui ne permet même pas d'assurer l'entretien de l'ambulance présente dans la cour de la caisse de santé.

Fonctionnement

La maison de l'infirmier

     Un infirmier réside en permanence dans cette caisse de santé, son logement à proximité ayant d'ailleurs été financé par les consultations.
Son salaire est payé par le gouvernement sénégalais.

Activité

     La caisse de santé traite des problèmes de santé classiques ainsi que de prévention en santé de la reproduction.

Membres

  • Un chef de poste (l'infirmier permanent qui est un agent d'Etat) ;
  • Deux matronnes qui sont responsables de la maternité ;
  • Deux aides aux soins ;
  • Un dépositaire.

     Cette caisse de santé est soutenue par le comité de santé local dont le bureau est élu par la population.

Problèmes rencontrés

Problèmes spécifiques de santé pour les femmes

     Les relations hommes-femmes sont assez déséquilibrées au Sénégal. Les femmes sont en effet totalement dépendantes de leur mari, tant financièrement que socialement. Chacune de leurs décisions est soumise à l'aval de leur conjoint.
En outre, la majeure partie des femmes en brousse est analphabète. Elles sont très peu sensibles à la prévention et ne consultent pas tant qu'elles ne sont pas malades, n'étant pas ou peu conscientes de l'importance des consultations prénatales préventives, aussi nécessaires que les consultations curatives.
Certaines cachent d'ailleurs leur grossesse à leur entourage, et ne consultent que très tardivement. D'autres accouchent encore à domicile sans consulter.
Dans ce contexte, les femmes n'ont de plus pas la possibilité d'adopter des politiques de planification familiale sans l'accord de leur mari, qui ne se sent généralement pas très concerné par le problème des grossesses à répétition, qui plus est trop rapprochées. Dans ce cas, les femmes sont très fatiguées et les grossesses à risque surviennent dès 35 ans.
Au delà des services prénataux traditionnels, il est également nécessaire de traiter préventivement les femmes enceintes contre le paludisme et contre l'anémie.

Problèmes de financement

La salle d'hospitalisation

     La caisse de santé est la structure périphérique de la pyramide sanitaire. C'est le dernier poste géré par un agent étatique. Seules les cases de santé, gérées par des ONG, se trouvent plus dépourvus encore.
Le manque de moyen implique une gestion de la maladie selon une topographie déterminée à l'avance. Il s'agit d'une approche symptomatique de la maladie : il n'y a pas de laboratoire, donc pas d'analyse… à chaque symptôme est associé un traitement a priori.
Cette caisse de santé ne dispose pas non plus de matériel de réanimation, ni même d'appareillage aussi élémentaire que des forceps par exemple.

     Une solution apportée au problème de financement réside dans l'achat de médicaments génériques au Mali, qui sont achetés à bas prix qui sont donc abordables pour les familles pauvres. Ils sont stockés sur place.
Cependant, la maternité souffre de problèmes spécifiques : détérioration avancée des sols, mauvais état des lits, table d'accouchement inadaptée…

Les deux matrones et l'infirmier derrière la table d'accouchement

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.