MBDHP - Mouvement Burkinabé des Droits de l'Homme et des Peuples

  • En face du ciné Burkina, côté sud
    BP 2055
    Ouagadougou 01
    Burkina Faso
  • (226) 50 31 31 50
  • (226) 50 31 32 28
  • mbdhp@cenatrin.bf
  • Dernière rencontre : Juin 2008

Les membres du secrétariat permanent du MBDHP

     « Rigueur et Constance dans la Promotion, la Protection et la Défense des Droits de l'Homme »

     Après une première rencontre en février 2004, nous avons à nouveau rencontré le Mouvement Burkinabé des Droits de l'Homme et des Peuples le 23 juillet 2007. M. Aly Sanou (à gauche sur la photo), le coordinateur de la division femmes et enfants du MBDHP, nous a alors expliqué les objectifs et les activités de l'association. En 2008, nous avons revu Mr Sanou et Mme Angèle N'Krumah, chargée de la division femme et enfant.

     Le MBDHP est une Organisation Non Gouvernementale créée en février 1989. Il a pour objectifs la promotion, la protection et la défense des droits fondamentaux et des libertés individuelles et collectives de la personne humaine dont les principes sont énoncés dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 et dans la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples de 1981.
Le MBDHP emploie 9 salariés au siège et 33 personnes dans les boutiques de droit. Mais il compte principalement sur ses membres (qui sont plus de 15.000). Pour devenir membre du Mouvement, il faut verser un droit d'adhésion de 1 000 F CFA puis une cotisation mensuelle de 2.000 F CFA pour les travailleurs et de 500 F CFA pour les élèves, étudiants et personnes sans emploi.

Diffuser et faire appliquer les Droits de l'Homme et des Peuples

  • Sensibilisation de l'opinion publique nationale et internationale.
  • Recherche de concertation avec les autorités et les pouvoirs publics nationaux, les institutions et organisations internationales de défense des droits de l'homme sur les questions touchant aux droits de l'homme et des peuples.
  • Démarches en faveur des personnes devant les juridictions pour des faits d'opinion affirmés et contre des actes arbitraires touchant aux libertés et aux droits fondamentaux de la personne humaine.
  • Conseil, assistance, orientation et sensibilisation des populations au travers des boutiques de droit situées dans onze villes du Burkina Faso. Ces boutiques de droit sont en réalité des centres de documentation et d'appui-conseil et emploient chacune trois salariés.

     Le Mouvement dispose également de quatre centres polyvalents de formation où peuvent se dérouler les sessions de sensibilisation et de formation organisées par le MBDHP ou par d'autres associations œuvrant en faveur du respect des droits de l'homme et des peuples.
Dans ces centres, un certain nombre de thèmes sont abordés, tels que:

  • Les violences faites aux femmes
  • Les mariages forcés
  • Les droits des femmes
  • Le code des personnes et de la famille (mariages civils, successions dans les provinces, etc...)
  • L'excision
  • La dot, qui est réprimée par le code pénal

Les actions menées au sein de la division Femmes et Enfants

     La création de la division Femmes et Enfants du MBDHP en 1995 découle de la vulnérabilité particulièrement forte des femmes et des enfants en matière de non-respect des droits de l'homme, tout comme celle des personnes âgées. On peut déplorer le fait que les textes de loi concernant les droits des femmes et des enfants existent mais ne soient jamais appliqués.

Volet sensibilisation

      La section féminine du MBDHP travaille avec des associations et des groupements de femmes partenaires. En fonction des besoins exprimés par ses partenaires, elle organise des sensibilisations sous forme de causeries-débats, de théâtre-forum, d'émissions radiophoniques... Ces sensibilisations portent généralement sur l'excision, les procédures de mariage et de divorce, le SIDA, le Code des Personnes et de la Famille.
Ces sensibilisations sont offertes à titre gratuit aux groupements qui en font la demande ou aux groupements « démarchés » par le Mouvement. Ainsi, lors de notre séjour à Ouagadougou à l'été 2008, le MBDHP a organisé une formation auprès des jeunes filles de l'association SOS Fille Mère. Quand cela est possible, la section féminine fait en sorte de défrayer les animatrices en s'acquittant de leurs frais de déplacement et de nourriture pour atteindre les endroits les plus reculés du Burkina Faso.

Volet formation

     Afin de pouvoir réaliser des sensibilisations de qualité, la section féminine organise quatre sessions de formation gratuites par an au niveau national, sur des thèmes différents. Y sont conviés les animateurs bénévoles du Mouvement, des animateurs d'autres associations œuvrant pour la promotion des droits des femmes, et des femmes leaders de groupements de femmes. C'est généralement l'occasion pour le Mouvement de mettre de nouveaux outils à disposition des animateurs, qui restitueront ensuite le contenu de ces formations lors de prochaines sensibilisations ou au sein de leurs associations ou groupements.

Volet appui-conseil et orientation

     À la suite des sensibilisations, de nombreuses femmes souhaitent, par exemple, officialiser leur mariage ou divorcer. Mais elles ne connaissent pas la démarche à adopter et s'adressent alors à la division féminine du MBDHP, qui les oriente vers les boutiques de droit du Mouvement. Elles y trouvent des personnes habilitées à les conseiller, à leur expliquer les textes de loi sur lesquels elles peuvent s'appuyer et à les orienter vers des personnes ressources si nécessaire. Ces personnes ressources sont généralement des professionnels du droit (juges, avocats…) ou des administrateurs publics (greffiers, maires…) qui sont membres bénévoles du Mouvement. Pour les personnes de revenus modestes, la division féminine va plus loin en assumant les frais d'ouverture de leur dossier.

Vers une médiatisation du mouvement

     Le mouvement a pour objectif à long terme de mettre en place une station radio afin de diffuser des émissions sur les droits de la femme, ainsi que d'ouvrir de nouvelles boutiques de droit partout dans le pays.
L'ouverture de cliniques juridiques permettant de mieux soutenir les femmes dans leurs démarches auprès de la justice fait également partie de leurs perspectives. En effet, à la suite des entretiens d'appui-conseil, il s'est avéré que de nombreuses femmes avaient besoin d'une assistance juridique plus poussée, voire d'un soutien financier. En 2008, M. Sanou nous parle d'un nouveau plan stratégique pour le MBDHP, soutenu par des financements de l'Ambassade du Danemark, et qui comprend quatre axes :

  • le renforcement des capacités organisationelles de l'association
  • la définition de salaires fixes pour les employés
  • le recrutement d'autres spécialistes des droits humains
  • l'établissement de partenariats avec de nouvelles organisations

Des partenaires internationaux

     Le mouvement ne reçoit pas de financements de la part de l'Etat, afin de pouvoir préserver son indépendance.

Des comportements en pleine évolution

     Les sensibilisations et formations de la division Femmes et Enfants du Mouvement Burkinabé des Droits de l'Homme et des Peuples ont eu un impact positif sur les comportements. Ainsi, M. Sanou a pris l'exemple d'une jeune fille du village Boulkuemdé en classe de quatrième que ses parents voulaient marier contre son gré. Pour la soutenir, ses camarades d'école ont organisé une grève d'une journée et une marche de protestation. Le mariage a ainsi pu être évité. Cela démontre pour M. Sanou l'efficacité des démarches de sensibilisation du MBDHP auprès de la population des campagnes.

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.