« Tjeciriton » - Association des Femmes de la Mission Catholique

  • Quartier de la mission catholique
    BP 109
    Ségou
    Mali
  • Dernière rencontre : Août 2008

La présidente de l'association

     Tjeciriton, littéralement le « groupement des femmes qui se serrent la ceinture », a été créé en 1991 et est présidé par Jacinta Maiga. Son but est de développer l'entraide entre les femmes autour de l'exercice d'une activité qui soit bénéfique à toutes.
Nous avons rencontré à deux reprises cette association, en 2004, puis en 2006. En 2006, c'est Mme Claudine Coulibaly qui nous a reçues. Deux ans plus tard, l'actuelle présidente, Yacinthe Maïga, étant partie au Burkina faso, c'est Mme Traore Blanche Bomba qui nous a accueillis chez elle.

Fonctionnement

Quelques femmes payant leur cotisation…

…lors de la causerie

     Chacune des 85 membres verse 500F CFA de frais d'adhésion au départ puis une cotisation mensuelle de 100F CFA. Autant que possible, les femmes doivent venir en personne payer leur cotisation, tous les mardis à 16 heures. Les femmes en profitent pour organiser des causeries, sur les rapports sexuels ou les maladies (sida notamment), ainsi que sur les problèmes que rencontrent les femmes.
Sur les 85 femmes inscrites (dont 5 composent le bureau), une soixantaine se rendent régulièrement au siège social de l'association composé d'un atelier de couture et d'un jardin potager, dans le quartier Mission.

     Encadrées par deux animatrices salariées, les femmes y confectionnent des vêtements sur commande et des savons qu'elles vendent sur le marché. En 2006, la vente de savons est une de leurs activités principales. Environ la moitié des bénéfices est reversée à l'association, l'autre moitié revient aux femmes qui ont participé à l'élaboration du produit.
L'association a mis en place un système de tontine pour permettre aux femmes d'accéder à des crédits à des taux peu élevés. L'association propose ainsi aux femmes des prêts de 5000F CFA (7,5 euros) pour un mois, avec un interêt de 250F CFA.

     Les femmes mènent par ailleurs des activités pour leur consommation propre, ce qui leur permet de s'approvisionner à des prix plus bas que ceux du marché. L'association dispose ainsi de cinq séchoirs sous un hangar en tôle au fond du jardin. Les femmes de Tjeciriton achètent des oignons à bas prix pendant la saison sèche et les conservent grâce au séchage. Les oignons séchés sont ensuite vendus aux membres du groupement qui ont donc accès à ces produits toute l'année et à des prix avantageux.

Dans l'atelier de couture de Tjeciriton

     De la même façon, en septembre 2003, un jardin potager de salades, de choux, de betteraves, d'aubergines et de haricots verts avait été aménagé. Les produits étaient également vendus directement aux femmes de l'association qui cultivaient le jardin. L'objectif était ici non seulement d'acheter des produits moins coûteux mais aussi de diversifier et d'améliorer l'alimentation. Malheureusement, faute de financement, la pompe à eau n'a pas pu être installée, et les femmes de l'association étant trop vieilles pour puiser l'eau, le potager est laissé à l'abandon.
La teinture et la fabrication de bogolans ont également été abandonnées car la production ne se vendait pas suffisamment vite pour satisfaire les besoins des femmes.

Partenaires

  • Le Projet Jean-Paul II a aidé au lancement et à la construction du centre,
  • L'association ALPHALOG fournit un soutien en matière d'organisation, de gestion de l'activité et a permis à Tjeciriton d'obtenir cinq séchoirs,
  • La FAFPA assure la formation professionnelle des femmes du groupement dans chaque activité.

Difficultés

     Tjeciriton ne parvient pas à atteindre l'autonomie financière : les prix de vente pratiqués sont trop bas pour lui permettre de dégager des bénéfices suffisants.
Par ailleurs, l'association possède deux métiers à tisser inutilisés faute d'avoir pu trouver des hommes pour exercer cette tâche. Les femmes, quant à elles tenues par leurs obligations domestiques, ne sont pas suffisamment disponibles pour se lancer dans cette activité.
Lors de notre dernière rencontre, l'existence de l'association n'était pas certaine et celle-ci ne menait presque plus aucune activité. Ceci est la conséquence d'un manque d'implication des membres et de l'abscence de projets dynamiques à moyen terme.

La naissance d'une autre association

     Suite à l'affaiblissement de Tjeciriton, une nouvelle association est née avec pour base une partie des membres de la première association. Yiriba Souma, qui signifie sous l'ombre d'un grand arbre, a été crée en 2004. La présidente est Marie Sangare et Mme Traore Blanche Bomba qui nous a reçus en est la trésorière. Celle-ci est aidée par l'ONG Intervida pour acheter des tables, des chaises et du matériel de cuisine, qu'elle loue pour les mariages et autres cérémonies. Par exemple, le prix de la location d'une marmite est de 1000Fcfa et celui d'une tasse est de 250Fcfa. L'ONG est passée d'un capital de 40 chaises en mauvais état à 110 chaises nouvellement acquises. Chaque membre cotise 250Fcfa par mois. La caisse est contrôlée par l'ONG et l'association compte aujourd'hui une quarantaine de membres. L'association réfléchit encore à d'autres projets, notamment sur la question du prêt d'argent et des AGR.

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.