WiLDAF - Women in Law and Development in Africa

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    Cotonou
    Bénin
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  • Dernière rencontre : Avril 2004

Les deux apprenties webmaster

WiLDAF/FeDDAF : un réseau panafricain pour la promotion des droits des femmes

     Le WiLDAF est un réseau panafricain rassemblant 500 organisations et 1200 individus en vue de promouvoir une « culture de l'exercice et du respect des droits des femmes en Afrique » . Cette ONG à but non lucratif a été créée lors d'une conférence régionale tenue à Harare au Zimbabwe en février 1990 et dont le thème était « Femmes, Droit et Développement : réseau pour l'habilitation de l'Afrique ». Le réseau a donc pour but de promouvoir principalement auprès des femmes la bonne connaissance et l'utilisation efficace de la loi pour l'auto-développement de la communauté, de la sous-région et de la région.
Le bureau du WiLDAF en Afrique de l'Ouest s'est ouvert en avril 1997 à Lomé, au Togo. Le réseau couvre dix pays dans cette région du monde : le Bénin, le Burkina-Faso , la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Ghana, le Mali , le Nigeria, le Libéria, le Sénégal et le Togo. Il envisage de s'étendre au Niger. Il possède également un site Internet : www.wildaf-ao.org .

     Le WiLDAF/Bénin a été créé au Bénin le 18 juin 1999. Début avril 2004, nous avons été reçues au siège du WiLDAF/Bénin par Geneviève Boko Nadjo, coordinatrice nationale du réseau. Elle nous en a présenté les actions les plus récentes et a tenu à suivre les formations en programmation html en vue de créer un site pour le WiLDAF/Bénin.

Un centre d'accueil et de conseil en droit des femmes

     Le centre a été créé pour accueillir les femmes victimes de violences physiques, morales ou psychologiques . Une psychologue, un médecin et un avocat y travaillent en permanence afin de venir en aide aux femmes qui se présentent. La stratégie privilégiée est la conciliation des parties, mais si cela est nécessaire, le réseau aide les femmes à intenter une action en justice.
Ainsi, récemment, une jeune fille mariée de force a été hébergée par le centre qui a engagé des poursuites contre le mari et l'oncle paternel ayant conclu le mariage. Aujourd'hui, le mari est en prison et l'oncle est recherché.

Renforcement de compétences auprès des acteurs judiciaires

     Pour le WiLDAF/Bénin, un grand nombre de magistrats sont insuffisamment informés sur les droits des femmes. En effet, ils reçoivent une formation portant principalement sur les textes de loi nationaux. Ils ignorent donc souvent les textes internationaux tels que la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l'égard des Femmes (CEDEF) et il est nécessaire de leur faire prendre conscience de l'importance de ces textes qui s'imposent aux lois nationales.
Pour Geneviève, au départ, « les magistrats roulent des mécaniques et prétendent qu'ils savent déjà tout ». Mais, petit à petit, ils se rendent compte qu'ils ont des lacunes en matière de droit des femmes. Ils acceptent alors de suivre les formations et d'utiliser les textes internationaux lors de leurs plaidoyers ou prises de décisions.

Lutte contre les pratiques traditionnelles concernant les veuves

     Dans certaines communautés rurales persistent des pratiques traditionnelles néfastes aux veuves. En effet, lorsqu'elles perdent leur mari, certaines femmes sont obligées de rester enfermées pendant une période pouvant aller jusqu'à six mois. Elles ne sont autorisées à sortir que le soir et ne peuvent plus mener d'activités génératrices de revenus. Elles se retrouvent alors fréquemment seules et en situation d'extrême pauvreté puisqu'en perdant leur mari, elles perdent non seulement son soutien affectif mais également son soutien financier.
Le WiLDAF/Bénin a donc décidé d'intervenir en sensibilisant les chefs de village aux problèmes liés à ces pratiques. Le travail a porté ses fruits puisque, d'après la coordinatrice nationale, nombreux sont les chefs coutumiers qui ont accepté de réduire la période d'isolement à quelques jours.

Des campagnes de sensibilisation

     Le WiLDAF/Bénin intervient aussi dans la lutte contre le harcèlement sexuel, les mariages forcés, les violences faites aux femmes, le VIH/Sida, les mutilations génitales féminines… Le Réseau se bat également pour une égalité des chances concernant la scolarisation des filles et des garçons.
Pour cela, l'association organise des sensibilisations et des causeries-débats auprès d'associations, de groupements ou des populations en général, et s'attache à toucher aussi bien les femmes que les hommes . En effet, pour Geneviève Boko Nadjo, il est nécessaire d'informer et de former les hommes pour faire évoluer les mentalités à l'égard des femmes.

Pour l'adoption d'un Code des Personnes et de la Famille conforme à la Constitution

     Le Bénin est certes doté d'une loi réprimant la pratique des mutilations génitales féminines depuis mars 2003 mais il ne possède pas encore de Code des Personnes et de la Famille, ce qui porte préjudice notamment aux femmes. Le WiLDAF/Bénin, accompagné par de nombreuses associations béninoises de défense des droits des femmes, a rédigé un projet de Code et organisé une marche pour son adoption. Mais, d'après la coordinatrice nationale du Réseau, les députés ont modifié le projet et certains articles du Code voté le 7 juin 2002 se sont alors révélés anticonstitutionnels, comme l'a confirmé la Cour Constitutionnelle. Le projet attend donc d'être mis en conformité avec la Constitution mais aucune date limite n'a été fixée. Les députés rétifs à l'adoption de ce Code espèrent donc le faire oublier…
Les points de litige inscrits dans le Code voté par l'Assemblée Nationale portent sur le mariage polygamique et sur le fait que l'épouse doit porter le nom de son mari. Le WiLDAF/Bénin lutte notamment contre ces dispositions jugées non conformes à la Constitution qui mentionne l'égalité entre hommes et femmes, en faisant pression sur les députés, en publiant des articles dans la presse.

Projet : promouvoir le mariage civil

     Au Bénin, de nombreuses femmes se retrouvent dans une situation de non-droit . En effet, les secondes, troisièmes ou quatrièmes épouses ont souvent été unies à leur époux traditionnellement mais pas civilement. Elles croient alors avoir été mariées mais ne le sont pas devant la loi. Elles risquent donc d'être répudiées à tout moment et ne peuvent pas faire valoir leurs droits d'épouse.
Le WiLDAF souhaite lutter contre ce phénomène en sensibilisant les populations sur l'importance du mariage civil. Le Réseau en profitera alors également pour informer les familles sur la nécessité de faire établir des actes de naissance pour les enfants.

L'Union Européenne et le National Council of Negro Women comme principaux partenaires

     Actuellement, le WiLDAF mène de front deux projets : un projet de sensibilisation et de renforcement de compétences sur les droits de la femme auprès des acteurs judiciaires, des policiers et des chefs coutumiers et religieux , financé par l'Union Européenne (UE), et le projet du centre juridique , financé par le National Council of Negro Women (NCNW). La coordinatrice nationale doit gérer les équipes spécifiques à chaque projet.
L'ambassade du Danemark soutient également le WiLDAF dans ses activités de plaidoyer en faveur du Code des Personnes et de la Famille notamment.

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.