WiLDAF - Femmes, Droit et Développement en Afrique
- Immeuble SOBATO
entre Torokorobougou et Magnambougou
Avenue OUA (Organisation de l'Unité Africaine)
Bamako
Mali
- (223) 222 91 82
(223) 227 23 80
(223) 641 26 72
- larabfatimata@yahoo.fr
wildafmali@yahoo.fr
- Dernière rencontre : Juillet 2006
WiLDAF/FeDDAF : un réseau panafricain pour la promotion des droits des femmes
Le WiLDAF est un réseau panafricain rassemblant 500 organisations et 1200 individus en vue de promouvoir une « culture de l'exercice et du respect des droits des femmes en Afrique ». Cette ONG à but non lucratif a été créée lors d'une conférence régionale tenue à Harare au Zimbabwe en février 1990 et dont le thème était « Femmes, Droit et Développement : réseau pour l'habilitation de l'Afrique ». Le réseau a donc pour but de promouvoir principalement auprès des femmes la bonne connaissance et l'utilisation efficace de la loi pour l'auto-développement de la communauté, de la sous-région et de la région.
Le bureau du WiLDAF en Afrique de l'Ouest s'est ouvert en avril 1997 à Lomé, au Togo. Le réseau couvre dix pays dans cette région du monde : le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Ghana, le Mali, le Nigeria, le Libéria, le Sénégal et le Togo. Il envisage de s'étendre au Niger. Il possède également un site Internet : www.wildaf-ao.org.
Fatimata et Kadidia
Nous avons rencontré en 2003, puis en août 2005 ainsi qu'en juillet 2006, plusieurs membres du WiLDAF-Mali pour discuter de leurs actions. Les femmes de WiLDAF présentent des profils très variés : certaines sont gestionnaires, d'autres communicatrices, Kadidia Dialo Sanogo est professeur d'anglais, Fatimata Touré Sissoko a suivi une formation en secrétariat, Bintou Bouaré est juriste et enseigne à la faculté de droit. Djeneba Diop Sidibe, présidente du WiLDAF-Mali et avocate, se bat pour que soit appliqué l'accord international contre les discriminations faites aux femmes, ratifié par le Mali en 1989. Militante au niveau du bureau sous-régional du WiLDAF à Lomé, c'est elle qui a créé l'antenne bamakoise en 1995. Elle observe « de timides changements », mais reconnaît que tout doit se faire progressivement en matière de droit des femmes, et surtout commencer par un important travail de sensibilisation auprès des femmes elles-mêmes.
Création et fonctionnement du bureau national
Le WiLDAF existe à Bamako depuis mars 1995. Aujourd'hui, il constitue un réseau d'une vingtaine d'ONG et d'une cinquantaine d'individus.
L'association ne compte aucun salarié et ses membres actives se disent avant tout foncièrement « engagées pour la défense des droits des femmes ».
Objectif
Le WiLDAF Mali a été créé dans le but de « promouvoir et renforcer les stratégies qui lient le droit au développement pour l'émergence d'une culture d'exercice et de respect des droits des femmes en Afrique ».
Activités
- Publications
- Le WiLDAF-Mali participe à la rédaction de la newsletter du WiLDAF. Le réseau fait également paraître des manuels de formations pour les groupes de plaidoyer, des dépliants et des affiches d'information sur les droits des femmes et les questions de développement, utilisables comme supports pédagogiques.
- Journées de réflexion
- Le WiLDAF a organisé les quatre quinzaines de campagnes nationales de lutte contre les violences faites aux femmes avec pour principales activités des causeries et des débats tenus en zones urbaines et péri-urbaines.
- Le réseau a mobilisé et informé la société civile malienne (associations et ONG, médias, autorités religieuses, personnalités politiques et administratives) sur le Protocole Additionnel à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples sur les Droits des Femmes.
- Formation / sensibilisation
- Le WiLDAF délivre un enseignement à des formateurs en éducation juridique et des parajuristes qui animent des causeries auprès de groupements de femmes. Leur objectif est de former une masse critique pour la défense des droits de la femme. Leur dernier programme consistait en une formation de 5 jours de différents groupes cibles : magistrats, fonctionaires de police, médecins, chefs traditionnels ou religieux et avocats. 30 personnes ont été formées dans chaque groupe, et chacune de ces personnes devait ensuite former 10 de ses collègues. L'opération s'est déroulée simultanément dans plusieurs pays africains (Ghana, Sénégal, Burkina Faso, Togo, Mali, Nigéria), et a donné des résultats très satisfaisants, surtout au Mali.
- L'ONG a également organisé des ateliers de formation de pairs éducateurs sur les violences faites aux femmes, à destination des élèves des écoles fondamentales et des lycées du district de Bamako. Elle a aussi mis en place un plaidoyer contre les viols dans le district de Bamako : une enquête, effectuée à la fois auprès des victimes, des auteurs de viols, et des personnes prenant en charge les viols (médecins, policiers, magistrats, ONG), a montré qu'il existait une certaine impunité autours de ce phénomène. Le viol occupe une place primordiale dans les violences faites aux femmes, et ce dans toutes les couches socioculturelles.
- WiLDAF-Mali a mené, en partenariat avec l'Union Européenne, un projet de sensibilisation, d'informations et de renforcement des capacités des agents judiciaires et extra-judiciaires pour la mise en œuvre effective des droits des femmes au Mali.
- L'association a participé à la vulgarisation du texte du Protocole Additionnel à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples relatif aux Droits de la Femme.
- Domaine politique
- Le WiLDAF a participé à toutes les étapes du projet de Réforme du Code de la Famille en tant que membre de la Commission chargée de la relecture et de l'élaboration du projet de loi.
- Il a également pris part à la supervision du processus électoral en 2002 pour les législatives et les présidentielles. A cette occasion, l'organisation a alloué de petits fonds pour soutenir les candidatures féminines. Elle met actuellement en place un programme similaire pour les prochaines élections (2007). L'Union Européenne finance les opérations pour les régions du sud du Mali, et des négociations sont en cours pour assurer le financement de la partie nord du pays. A terme, ce sont près de 65% des femmes qui devraient être touchées par cette opération, qui se révèle plus ambitieuse que la précédente : elle vise aussi à expliquer le fonctionement des institutions politiques et à renforcer les capacités des femmes déjà présentes à des postes de décision. Ce programme devrait s'étaler sur une durée de 3 ans.
- Forum social mondial
- Le WiLDAF a participé activement à l'organisation du Forum Social Mondial qui s'est tenu à Bamako en janvier 2006.
Partenaires
- Au sein du réseau :
- « Atranscomfril Multifonctionnelle » (Association pour la Transformation et la Commercialisation des Fruits et Légumes, à Sikasso),
- AGECOM (Appui à la Gestion des Communautés),
- AMFD « Tile Tono » (Association Malienne des Femmes pour le Développement),
- AJM (Association des Juristes Maliennes),
- Promo-Ged-Africa (Association pour la Promotion du Genre et du Développement en Afrique),
- AEFA (Association pour l'Epanouissement de la Femme Africaine),
- DIVARROF (Développement, Intégration et Valorisation du Rôle de la Femme),
- CAFO (Coordination des Associations et ONG féminines du Mali),
- GRAF/PF (Groupe Recherche Action et Formation),
- SI3 (Sahel Initiative Troisième Millénaire),
- CEFARAD (Centre de Formation, d'Appui et de Recherche d'Action pour le Développement),
- Danaya ONG (Association de Promotion Femmes Développement Niamakoro Diallobougou),
- APDF (Association pour la Promotion et la Défense des Droits de la Femme),
- AEFD (Association d'Entraide des Femmes pour le Développement, à Kati),
- Baara Muso,
- Nyeta Sira « La voix du progrès »,
- Amnesty International Mali
- Le WiLDAF est par ailleurs membre du Réseau Malien de Lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (RML-MGF).
- Pour des programmes ponctuels, le WiLDAF a été subventionné par l'Union Européenne. L'ONG a également reçu un appui du Michigan Institute et le soutien du DNI et du CECI/CDF.
Quelques dessins
Le WiLDAF a organisé un concours de dessin sur le thème des violences faites aux femmes et aux filles. 60 jeunes y ont participé et 1200 affiches ont été produites.
Perspectives
Le WiLDAF envisage la création d'un centre de formation des filles et des femmes aux NTIC (Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication), un centre de formation en teinture, coupe et couture et un centre d'écoute et d'assistance pour orienter et conseiller les femmes victimes de violences domestiques.
Le réseau malien cherche à ouvrir des Caisses d'Epargne et de Crédit pour aider à l'allègement de la pauvreté et à créer une unité de séchage et de transformation des produits locaux.
L'ONG ne réussit pas pour l'instant à réunir les fonds nécessaires à la mise en place de ces nouveaux programmes, mais ne se décourage pas pour autant.
A Kati, l'Association d'Entraide des Femmes pour le Développement (AEFD)
Le WilDAF soutient l'AEFD, l'Association d'Entraide des Femmes pour le Développement de Kati, en l'aidant à trouver des acheteurs pour ses produits et en organisant avec elle des causeries-débats dans les quartiers de Kati.
En 2004, nous avons été invitées par Fatimata Touré Sissoko à Kati, une ville située à une quinzaine de kilomètres de Bamako, pour y rencontrer les membres du bureau de l'AEFD et assister à la préparation de leur confiture de courges et à la mise en bocaux des légumes du marché. Cette association existe depuis 1995 et regroupe 36 femmes dont 12 sont membres du bureau.
Rassemblées en groupements, les femmes du quartier ont su mettre en œuvre une véritable petite entreprise dont les revenus permettent l'organisation de causeries-débats sur les thèmes des violences faites aux femmes, des MST, de la santé de la reproduction, de l'environnement, des droits des femmes (héritage, propriété, etc.). Elles ont également instauré un système de tontine pour subvenir aux besoins ponctuels, et faire face aux difficultés imprévues.
Elles se rassemblent deux fois par mois pour transformer les produits qu'elles achètent sur le marché. Toutes ont suivi des séances de formation auprès du Ministère de l'Agriculture, ce qui leur permet d'utiliser des techniques de stérilisation et de savoir mesurer le taux d'acidité de leurs produits.
Confitures de courges, de patates douces, de bissap et de papayes ou de mangues, selon la saison, pâte d'arachide, poudre de fonio, sirop de gingembre, de bissap, de tamarin, bocaux de légumes… les femmes de l'AEFD sont maintenant fort expérimentées dans la transformation des produits maraîchers. Elles vendent leurs produits dans des hôtels, des restaurants ou sur commande.