APDF - Association pour le Progrès et la Défense des Femmes Maliennes

La présidente de l'APDF

     Nous nous sommes rendues au siège de l'association APDF en juillet 2006 où nous avons été très chaleureusement accueillies par sa présidente par intérim Mme M'BAYE Kadiatou KEITA. Sa présidente Mme Fatoumata SiréDiakité ne peut plus assurer ses fonctions car elle a été nommée ambassadeur du MALI à Berlin. Mme Diakité a fondé l'Association lors du changement politique le 26 mars 1991. Elle était alors la vice-présidente de la Commission Nationale des Femmes Travailleuses, l'UNTM. Mme Keita nous a expliqué que, jusqu'à aujourd'hui, c'est la tradition qui marginalise le rôle de la femme et que l'association a pour but de regrouper les femmes et de les encourager à défendre leurs droits, afin de lutter contre toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes sur les plans juridique, culturel et socio-économique.

Actualités

     L'association s'occupe de scolariser 200 enfants en les inscrivant à l'école et en leurs procurant du matériel scolaire. L'association a mené en 2005 des études sur les violences perpétrées contre des femmes au sein des commissariats de Bamako. Elles ont permis d'identifier les responsables de ces actes, et il a été mis en place dans chaque commissariat des "points focaux" qui assurent la sécurité des femmes.

L'organisation et son fonctionnement

     L'APDF est une association nationale apolitique, à but non lucratif représentée en Afrique, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis. Elle comprend des membres actifs et des sympathisants qui constituent les 4 organes suivants : l'Assemblée Générale, le Comité Exécutif National, le Bureau des Régions et des Cercles et la Cellule de Base. Le bureau exécutif est composé de 13 membres qui assurent les fonctions permanentes de l'association. Le conseil et l'assistance juridique s'occupent de l'écoute des femmes victimes de violence et s'adressent aux auteurs des violences afin d'aboutir à une conciliation entre les deux parties : l'association y arrive environs 9 fois sur 10.

Activités principales

     L'objectif principal de l'APDF consiste en la formation et l'information des femmes sur leurs droits et sur les textes juridiques nationaux et internationaux qui les concernent. À cela s'ajoute la lutte contre les différentes formes de violences faites aux femmes et notamment contre les mutilations génitales féminines. L'APDF encourage également les femmes à prendre conscience et à assumer leur rôle dans le développement socio-économique et politique du pays.

Des formations éducatives

     Le premier volet de l'association concerne le renforcement de capacité de gestion des affaires publiques des femmes élues (parlementaires et conseillères communales), des cadres de l'Administration et des ONG. De plus, les femmes responsables de l'APDF reçoivent des formations autour de différents thèmes comme les Droits de l'Homme ou le leadership. Les séminaires sont également ouverts aux fonctionnaires de police, de justice, et de la santé publique. Le corps enseignant participe aussi aux séminaires, en particulier ceux s'axant sur l'information et la prévention de violences faites aux femmes. Des journées de réflexion sont aussi organisées pour aider les parlementaires à mieux interpréter les textes juridiques relatifs aux droits de la femme.

     Elle effectue aussi des formations politiques et civiques auprès de plusieurs femmes afin de les inciter à se présenter aux prochaines éléctions qui se tiendront en 2007 (éléctions présidentielles et législatives). En effet, la mixité parlementaire est loin d'être respectée (le parlement ne compte que 14 femmes) et l'association a participé à l'élaboration d'une loi sur les quotas visant à instaurer un financement des partis politiques en fonction du nombre de femmes présentes sur leurs listes élécorales. Cette loi est actuellement en cours d'étude.

Diffusion et information

     Diffusion et explication des textes juridiques, notamment grâce à différents outils médiatiques ou tout autre moyen de sensibilisation. Ainsi, l'APDF publie un magazine trimestriel du nom de « Voix de la Femme », diffuse la Convention sur les Droits de l'Enfant dans les écoles, et se charge aussi de la conception et de la diffusion de sketches sur les violences faites aux femmes sur les télévisions et radios nationales.

Action juridique

     L'APDF n'est pas seulement membre du Comité des Experts pour le Projet de Code de la Famille du Mali, mais elle est aussi impliquée dans la mise à jour des textes juridiques internes discriminatoires à l'égard de la femme et de l'enfant. En outre, elle est un membre du Comité de Pilotage du Projet de Protocole Additionnel à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, relatif aux Droits Spécifiques des Femmes.

Microfinance

     L'encadrement professionnel des femmes en milieu rural et des femmes ex-exciseuses est assuré par des activités socio-économiques de réinsertion. Mais L'APDF organise aussi des activités génératrices de revenus en faveur des femmes et des jeunes filles déscolarisées.

     Grâce à ses actions, l'APDF a été reconnue pour son travail dans le milieu rural par le « Prix Nyeleni ». Elle décernera pour la 6ème fois le« Prix Aoua Keita » qui reviendra à un homme ou une femme ayant particulièrement oeuvré pour la protection de la femme.

Les réseaux

     L'Association appartient à plusieurs réseaux nationaux et internationaux parmi lesquels :

     Même si elle s'est retirée de la CAFO , elle reste liée à ses activités. Elle a de plus le statut consultatif catégorie spéciale auprès de l'ECOSOC (Nations Unies), le statut d'observateur auprès de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples et le statut d'observateur auprès du Département de l'Information des Nations Unies.

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.