EFB - Entraide Féminine Burkinabé

  • Quartier Gounghin, route du stade du 4 Août, En face de la caisse de péréquation
    01 BP 339
    Ouagadougou 01
    Burkina Faso
  • (226) 50 34 38 44
  • http://efb.courantsdefemmes.org
  • Dernière rencontre : Juillet 2007

Mme Sabine Doyé

     Le 30 juillet 2007, nous avons rencontré Mme Sabine Doyé, trésorière adjointe et directrice administrative de l'Entraide Féminine Burkinabé. Institutrice à la retraite, elle s'est entièrement investie dans la gestion du centre pour jeunes filles mis en place par l'EFB en 1981. Elle nous a expliqué le fonctionnement du centre et de l'association, mais nous a parlé également des difficultés financières auxquelles doit faire face l'association depuis quelques années. L'association compte aujourd'hui 475 membres.

     A l'origine, en 1969, les fondatrices de l'EFB n'étaient autres que les premières femmes fonctionnaires du Burkina. Il s'agissait de permettre aux femmes de « jouer un rôle effectif dans le développement social, économique et culturel » . Aujourd'hui, l'association continue à gérer un centre de formation pour jeunes filles en échec scolaire et un foyer qu'une coopérante canadienne a réussi à rendre de nouveau rentable, ainsi qu'à mener des activités de formation et de sensibilisation auprès de cinq groupements féminins.
L'EFB est membre de la CBDF, du SPONG, du RECIF/ONG, de l'Alliance Internationale des Femmes et participe aux activités de plusieurs institutions telles que le Comité National de Lutte contre la Pratique de l'Excision ou le Comité National de Lutte contre le SIDA et les MST. En collaboration avec le WiLDAF, l'EFB a participé à l'organisation d'un mariage collectif à Lougsi, le 11 mars 2004, dans le cadre du projet "Droits et Citoyenneté des Femmes" du CECI.

     Pour réaliser ses programmes et mener certaines de ses activités, l'EFB compte sur la collaboration et le partenariat financier de la Fédération des Femmes Allemandes, DIAKONIA, « Pain pour le Monde », OXFAM/Québec, le CECI, la Fondation Jean-Paul II… L'Ambassade du Canada a fourni du matériel informatique pour chaque membre du CBDF et a assuré la formation en informatique à deux membres par organisation. L'UNICEF et la mairie de Ouagadougou ont contribué à l'achat du terrain pour bâtir le centre, ainsi qu'aux travaux de construction des bâtiments.

Un centre de formation pour jeunes filles en échec scolaire

La boutique, gérée par une ancienne élève

     Situé à Gounghin, le centre de formation de l'EFB compte aujourd'hui une soixantaine d'élèves. Les jeunes filles, qui ont entre 12 et 18 ans, intègrent le centre pour y suivre des formations en couture, en tissage, en broderie et en cuisine d'une durée de trois ans. Certaines se spécialisent par la suite et deviennent des "productrices", c'est-à-dire que leurs produits (pagnes, nappes, écharpes brodées...) sont achetés par le centre qui les met ensuite en vente dans sa boutique à Gounghin. En outre, le centre organise des expositions des réalisations des élèves chaque fin d'année, afin de faire connaître et reconnaître leur travail.

     Le centre fonctionne grâce à l'activité permanente de quatre salariés et de quatre bénévoles, et reçoit des subventions à hauteur de 28.000 francs CFA par fille, ce qui permet de prendre en charge une grosse partie des frais de scolarité.

     
Lorsque les jeunes filles ont terminé leur scolarité, l'association essaie de maintenir un lien avec ces anciennes élèves afin de favoriser leur entrée sur le marché du travail. Ainsi elle a mis en place un atelier de discussion avec les anciennes élèves à l'occasion de journées d'étude qui ont eu lieu les 23, 24 et 25 mars 2007 sur le thème "L'autopromotion de la jeune fille du centre". Certaines anciennes élèves travaillent désormais au centre, en tant qu'éducatrices ou encore dans la gestion de la boutique du centre.

     Dans le quartier Larlé, le foyer Brigitte Prost peut accueillir plus d'une soixantaine de jeunes filles venues des provinces extérieures. Le foyer coûtait très cher à l'association et les loyers des chambres étaient trop élevés. L'EFB risquait donc de fermer non seulement le foyer, mais également le centre de formation qui fonctionne en partie grâce aux revenus du foyer. Désormais, l'EFB loue le bâtiment au campus universitaire qui y loge des étudiantes pour 2 000 francs CFA par mois et qui assure un revenu mensuel de 400 000 francs CFA pour le financement des autres activités.

Les activités auprès des groupements de femmes

     Dans cinq villages (Réo, Lougsi, Saptenga, Bingo, Kostenga), l'EFB a noué des liens avec les groupements de femmes et mène auprès d'eux différentes activités. Par le passé, l'alphabétisation était au cœur des préoccupations, mais aujourd'hui, la plupart des programmes d'alphabétisation passe par le biais du Ministère de l'Alphabétisation et de l'Enseignement de Base. Quelques sessions d'alphabétisation en langue nationale sont cependant encore offertes aux villageoises. Mais l'EFB insiste davantage sur le développement d'activités génératrices de revenus grâce à des petits crédits afin de lutter contre la pauvreté des femmes, qui restent aujourd'hui encore les premières touchées par la misère.
Dans ces cinq villages, des moulins, des banques de céréales et des puits ont été mis en place, ainsi que des "centres de prise en charge nutritionnelle des orphelins et enfants vulnérables" et des centres d'écoute, de formation et d'information.

Les perspectives de l'association

     Le centre fonctionne aujourd'hui à perte et éprouve des difficultés à mener à bien de nouvelles activités, cela étant dû à une mauvaise gestion des ressources financières de l'association pendant quelques années. Néanmoins les membres ont à coeur de continuer les activités de l'association et sont très dynamiques. Mme Doyé nous a ainsi parlé de son projet de faire passer la scolarité des jeunes filles au centre de trois à quatre ans, pour leur permettre une spécialisation plus poussée, projet qui est né du souhait même des élèves. Mme Doyé souhaite également pouvoir doter les jeunes filles de matériel à la fin de leur scolarité, pour qu'elles puissent démarrer immédiatement leur activité de tissage ou de couture.

Cette page a été réalisée par les membres de l'association Courants de Femmes.