Les locaux de REVS+ à Bobo Dioulasso
Martine SOMDA, Présidente de REVS+
L'association Responsabilité Espoir Vie Solidarité de manière Positive (REVS+), est une des association connue et reconnue pour son travail dans la lutte contre le SIDA. Depuis sa création en 1997, REVS+ s'est largement développée, et agit non seulement à Bobo-Dioulasso, mais aussi dans les provinces de Bougouriba, Loba, Tuy, et Bawa.
Courants de Femmes a rencontré madame Martine SOMDA, la présidente et co-fondatrice de REVS+, qui nous a fait part des origines de l'association. Dans les années 1996-1997, le SIDA était une maladie dont on parlait peu au Burkina Faso, et que la plupart des médecins préféraient taire aux patients concernés, faute de pouvoir leur proposer une prise en charge et des traitements. Dans ces années-là, annoncer une séropositivité équivalait à l'annonce d'une mort imminente.
Ainsi, Martine SOMDA, à l'époque infirmiére chargée de suivre des patients atteints de la tuberculose, s'est retrouvée confrontée à l'existence du SIDA. Parmi les dossiers des patients qu'elle recevait, elle voyait régulièrement une croix rouge signalant la séropositivité. Cependant, les patients n'étaient pas informés de leur statut, faute de protocole et de structure pour les prendre en charge.
Martine SOMDA, s'est alors engagée dans la création de l'association. Cela a provoqué des débats dans le secteur médical. Certains médecins étaient contre le fait de proposer une prise en charge aux personnes atteintes du SIDA, persuadés que les séropositifs étaient de toutes manières condamnés et qu'il ne fallait pas leur donner de faux espoirs.
Le petit groupe fondateur de REVS+ a alors contacté des associations européennes pour obtenir du soutien moral, matériel, et des conseils. Les associations Act up, Aides, et Sidaction ont répondu à cet appel, et REVS+ s'est peu a peu développée.
Le temps passant, les comportements face au SIDA ont commencé à évoluer. Les patients se sont petit à petit vus annoncer leur maladie, et la question de leur prise en charge se posait plus ouvertement dans le milieu médical.
Aujourd'hui, l'association compte 1300 membres, dont 1093 bénéficiaires et 52 volontaires. Elle est membre du Réseau Africain des Personnes vivant avec le VIH SIDA (RAP), et depuis 1997 de la Communauté des Femmes Vivant avec le VIH SIDA (ICW, basé à Londres), ainsi que du réseau Afrique 2000.
Parmi ses membres, l'association dénombre 90% de femmes. Elles sont les premières « cibles » de REVS+, car leur place dans la société burkinabé (dépendance au mari, veuves dépendantes des belles-familles...) les rends plus vulnérables que les hommes.
Les principales actions de REVS+ sont :
Les activités génératrices de revenus prennent une place importante dans le développement tant de l'association (pour l'autofinancement) que de ses bénéficiaires.
Aujourd'hui, REVS+ est soutenue par des partenaires tant sur le plan technique pour réaliser ses activités, que pour un appui moral et financier :
La cotisation demandée aux membres est de 2000 CFA par an et aux adhérents de 1000 CFA. La carte d'adhérent ouvre l'accès aux consultations gratuites, ainsi que la possibilité de recevoir les médicaments de la pharmacie communautaire.
L'association souhaite multiplier les parrainages d'enfants atteints du SIDA pour financer leur scolarisation et leur formation professionnelle. D'autre part, REVS+ envisage de renforcer ses possibilités de proposer des microcrédits à ses bénéficiaires, afin de soutenir leurs projets professionnels.